Entre report de l’âge légal de départ et régimes spéciaux, en passant par la durée de cotisation et la pension minimum, la réforme des retraites en France apporte son lot de nouveautés, et certains diront, de déceptions. Décryptage en quelques points clefs !
Macron joue-t-il son avenir ?
C’est ce que pensent certains observateurs. C’est dire que la réforme des retraites divise… Aujourd’hui, le président de la République est en phase de passer un test social de grande envergure, en faisant face à des sondages d’opinion largement défavorables, mais aussi à un front syndical déterminé à mettre des bâtons dans les roues de la réforme. L’opposition de gauche et d’extrême droite n’est pas en reste…
Pour rappel, le projet de réforme des retraites a été dévoilé le 10 janvier, une mission confiée à la Première ministre, Elisabeth Borne. Rappelons également que le projet n’a été révélé au public qu’après des mois de concertations avec les forces politiques en place, ainsi que les partenaires sociaux. Dans les faits, il s’agit là d’une réforme venue répondre à un défi de taille : rétablir les finances du régime. Comment ? C’est ce que nous allons découvrir dans la suite…
Recul progressif de l’âge légal de départ
C’est la mesure phare du projet de réforme des retraites, celle qui divise le plus. Ce recul sera progressif : en 2030, il sera de 64 ans. Cela pose problème car le président de la République avait annoncé un âge de 62 à 65 ans à l’horizon 2031 lors de la campagne présidentielle. Autre mesure phare : dès 2027, la durée de cotisations sera allongée à 43 ans. Au rayon des choses qui ne changent pas, citons l’âge de fin de la décote, maintenu à 67 ans, et la durée de travail de 44 ans maximum.
L’exécutif parle d’un projet universel, en cela qu’il concerne tous les travailleurs. C’est en tout cas ce qu’a souligné la Première ministre. Concrètement, fonctionnaires comme agents des régimes spéciaux travaillent deux ans de plus. Naturellement, la pilule a du mal à passer… En réaction, la cheffe du gouvernement s’est attelée à mettre en avant des décisions de justice. Dans les grandes lignes, certaines professions pourront toujours partir à la retraite plus tôt. C’est notamment le cas, entre autres, des militaires, des aides-soignants à l’hôpital, ou encore des catégories actives de la fonction publique. En outre, les règles concernant l’invalidité resteront inchangées.
Vers une adoption en mars ?
L’exécutif souhaite accélérer la cadence. En effet, la réforme sera examinée dès le 30 janvier à l’Assemblée nationale dans un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, alors qu’elle n’a été présentée en Conseil des ministres que le 23 janvier dernier. Conscient qu’il n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée, le gouvernement s’est attelé à convaincre la droite pour faire passer le projet sans recourir à l’article 49.3, ce que permettrait de faire un vote favorable des députés LR. Objectif annoncé : une adoption expresse de la réforme des retraites, dès le mois de mars 2023, et une mise en œuvre des mesures clefs à partir du 1er septembre de la même année.