Si les taux d’emploi sont particulièrement variables dans l’Union Européenne, l’employabilité et le chômage restent encore problématiques chez les seniors français. Pourtant, le gouvernement a prévu de reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Publiée le 10 janvier 2023, cette réforme prévoit une augmentation du nombre d’années de cotisation requis pour profiter d’une retraite à taux plein.
Les chiffres statistiques à retenir
Sur le territoire européen, le taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans varie d’un État à un autre. D’après la base de données de l’Eurostat, le Suède occupe la première place avec un taux de 76,9 % en 2021. La dernière place revient à la Roumanie, avec un taux de seulement 43,8 %. Selon les enquêtes menées, la France fait partie des rares pays à être classé en dessous de la moyenne avec un taux de 55,9 %. Pour mieux comprendre la difficulté des seniors à chercher de l’emploi, on peut mettre en avant le taux d’emploi chez les jeunes actifs. On observe ainsi un écart notable, allant jusqu’à 12,6 points.
Décalage du départ à la retraite : qu’en est-il des offres d’emplois pour les seniors ?
D’un point de vue économique, il est intéressant de croiser l’âge légal de départ en retraite et la courbe de l’employabilité chez les seniors. Dans la majorité des Etats membres de l’UE, les taux d’emploi après l’âge de 64 ans dépassent la barre des 70 %.
Il faut avouer que ce projet de réforme profite uniquement aux employés qualifiés qui ont pu conserver leur emploi. Ceux-ci sont généralement constitués de cadres, d’experts et de dirigeants. Un senior chômeur aura de faibles chances de trouver un travail convenable à cause de différents préjugés (manque de productivité et de dynamisme, etc.).
Ce nouveau projet de réforme prévoit différentes mesures d’accompagnement, à ne citer que la création d’un index senior. Ce dispositif obligerait chaque entreprise à être totalement transparente sur le taux de personnes en fin de carrière. Cela prend effet dès cette année pour les sociétés employant plus de 1 000 salariés. A partir de l’année prochaine, les mesures seront appliquées sur les entreprises comptant plus de 300 employés. Le manquement à ces obligations est passible de diverses sanctions.
Des améliorations observées pendant ces dernières décennies
Certes, le taux d’emploi des seniors est particulièrement faible en France. Pourtant, les chiffres se sont nettement améliorés au cours de ces dernières décennies. En se fiant aux statistiques nationales, le taux était de 39,8 % en 2005. En 2021, on enregistre un taux de 55,9 %, ce qui représente 16,1 points d’amélioration. Selon les experts, ces améliorations s’expliquent par différents facteurs économiques et sociaux, notamment l’optimisation du niveau de qualification requis, la hausse du taux d’emploi des femmes, la démographie, l’entrée tardive sur le marché du travail, les différentes réformes des retraites successives, l’amélioration de l’espérance de vie des Français, etc. Le fait d’agir sur ces paramètres permettrait ainsi d’avoir des effets positifs sur le taux d’emploi général des personnes âgées.