Il n’y a pas que le gouvernement qui s’active pour améliorer le taux d’emploi des personnes en situation de handicap. En effet, les entreprises s’y mettent aussi. C’est notamment le cas de l’entreprise de transport Stef, qui œuvre activement à cet égard. Décryptage !
Stef, un exemple en la matière
« Les personnes en situation de handicap s’intègrent, très simplement, dans le quotidien des organisations de travail ». C’est ce qu’a déclaré Yves Chameyrat, DRH de Stef, le livreur des produits distribués par RungisMarket, le site internet de la Semmaris (organisme gestionnaire de Rungis présidé par Stéphane Layani). Cette entreprise de transport donne l’exemple en matière d’amélioration du taux d’emploi des personnes en situation de handicap. Comment ? En 2022, le groupe a apporté des changements significatifs à sa politique de ressources humaines, en entérinant deux textes distincts mais d’égale importance : le premier, étalé sur une durée de 3 ans, vise l’emploi et le maintien dans l’emploi des travailleurs en situation de handicap. Le second, pour sa part, prend la forme d’un engagement national, portant sur la prévention des risques professionnels, bouclé en collaboration avec le réseau des Carsat et de la Cramif.
Yves Chameyrat explique à ce propos : « Plus qu’une étape particulière, je crois que cet accord s’inscrit dans la continuité et l’ancrage de la politique handicap dans notre groupe. Et comme le précédent accord, en 2017, ce nouveau texte a été signé à l’unanimité des organisations syndicales. Cela marque à quel point cette politique fait l’objet d’un dialogue ouvert, comme elle est intégrée dans notre fonctionnement ». Pour rappel, Stef emploie en France 864 personnes en situation de handicap, sur un total de 15 000 collaborateurs, ce qui représente plus de 7 % de ses salariés. Qui plus est, la plupart d’entre eux ont été maintenus dans l’emploi, alors que les autres ont été recrutés. L’accord fraîchement entériné va plus loin en programmant le recrutement de 80 candidats en situation de handicap, en plus de l’accueil d’une trentaine de nouveaux stagiaires.
Que fait l’Etat ?
L’Etat français vient de lancer une nouvelle expérimentation, dont tout l’objet est de changer le parcours des personnes en situation de handicap à la recherche d’un emploi. Objectif annoncé : sortir du cadre quasi exclusif des entreprises adaptées et du secteur protégé des Etablissements et services d’aide par le travail (Esat). Alors que les personnes en situation de handicap y étaient jusque-là confinées, cette expérimentation compte bien leur proposer un nouveau parcours, dans 3 à 5 territoires volontaires.
Et non, ce ne sera pas Pôle emploi qui chapeautera cette expérimentation, mais son futur remplaçant, l’organisme France Travail. Dans le détail, France Travail recevra automatiquement les reconnaissances du statut de travailleurs handicapés (RQTH), transmises aux concernés par la Maison départementale des personnes handicapées. A partir de là, la personne sera reçue par les conseillers du futur organisme remplaçant de Pôle emploi, l’idée étant de déterminer ensemble son projet, ses besoins et l’environnement de travail qui lui serait adapté. La nouveauté est qu’il ne s’agira pas forcément du secteur protégé…