Bien vieillir, c’est continuer à être actif et enthousiaste

Bien vieillir c'est rester actif

On associe souvent le vieillissement au déclin… Ce n’est pas le cas de Geneviève Delaisi de Parseval, célèbre psychanalyste qui, à 82 ans, continue à croquer la vie à pleines dents. Pour elle, vieillir, c’est continuer à monter l’escalier de la vie, à être actif, à être enthousiaste… Démêlons le vrai du faux !

Vieillesse = liberté ?

Alors que l’âge avancé peut entraîner une diminution des capacités physiques, il ouvre en parallèle la porte à une liberté décuplée. En effet, la maturité invite à revisiter son passé, à établir des liens entre différents événements de la vie, à partager des enseignements et à rester ouvert à l’apprentissage. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, la mémoire ne fléchit pas mais se renforce, et la créativité s’épanouit, se libérant des chaînes qui entravent souvent la période adulte, comme les pressions du temps et de la performance. C’est en tout cas l’avis de Geneviève Delaisi de Parseval, qui explore le sujet dans son livre « L’Art d’accommoder la vieillesse », sorti récemment aux Editions Odile Jacob et qui traite de l’après-retraite, mettant notamment en lumière une génération jusqu’ici jamais vue, apparue à la faveur du doublement de l’espérance de vie.

A 80 ans passés, Marc Ladreit de Lacharrière incarne parfaitement cette vision de l’auteure. Comme l’indique Le Parisien dans son article sur le milliardaire français, ce dernier déborde d’enthousiasme, et continue à être particulièrement actif dans divers domaines, notamment celui de la culture. « Marc a passé deux heures avec moi dans une salle de classe, avec les yeux qui brillent », raconte Grand Corps Malade, l’un des nombreux artistes produits par l’entrepreneur tourné mécène, à propos d’une séance de slam dans un collège de Seine-Saint-Denis. L’enthousiasme est bien là, inébranlable.

La richesse n’est pas un rempart contre les aléas de la vieillesse

Terra incognita, c’est ainsi que Geneviève décrit cette génération pour le moins inédite qui, pour elle, fait les frais d’une certaine gérontophobie ou âgisme dans la société occidentale, bien qu’elle attise la curiosité des scientifiques. L’auteure fait toutefois exception des pays nordiques, et rappelle que nos sociétés risquent de reproduire le schéma initié vis-à-vis des bébés jusque dans les années 1970, montrant peu d’intérêt à la génération dite des seniors. D’emblée, Geneviève Delaisi de Parseval souligne que la vieillesse ne se résume pas à une mosaïque uniforme de figurines vieillissantes. Tout comme dans la jeunesse ou l’âge adulte, l’âge d’or présente une riche diversité socio-économique. Bien que cela puisse sembler évident, il est bon de rappeler que vieillir est souvent une expérience plus aisée pour un homme, en bonne santé et plus ou moins riche, que pour une femme moins fortunée et en mauvaise santé. A ce sujet, n’oublions pas de rappeler l’importance de l’alimentation dans le bien vieillir. Cela dit, l’affaire controversée des EHPAD, des établissements qui se voulaient luxueux mais qui ont négligé leurs résidents âgés, remet en question l’idée que la prospérité puisse véritablement protéger des aléas liés à la vieillesse.

« Vieillir avec une subjectivité vivante »

Pour Geneviève, c’est la seule réelle protection face aux aléas de la vieillesse : vieillir avec une subjectivité vivante ! Comment ? En séparant, clairement, fragilité physique et vulnérabilité psychique. Car il faut rappeler que les personnes âgées se perçoivent souvent (en plus d’être perçues) comme les maillons faibles de la société, pour des raisons évidentes de santé déclinante, dont l’expression la plus emblématique n’est autre que la prothèse. Mais pour la psychanalyste, la solution réside dans le remplacement de la prothèse par une greffe, à la faveur d’un travail de fond de sublimation, qui pourrait permettre à un noyau jeune de vivre dans un corps âgé.

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