L’accès aux soins est un droit fondamental, peu peuvent le contester… Pour autant, il semble qu’il est en phase de devenir un privilège coûteux ! A l’heure où les ménages français ressentent déjà la pression de l’inflation sur leurs budgets, la santé vient ajouter une charge supplémentaire à leurs dépenses courantes, se classant désormais au troisième rang après l’alimentation et l’énergie. Et les chiffres révélés par une récente étude menée sur le sujet le confirment, notamment avec une hausse du coût de la complémentaire santé, particulièrement pour les seniors. Qui plus est, la situation est d’autant plus criante en Corse, où les seniors, déjà vulnérables et souvent avec des besoins de santé accrus, sont les plus touchés par cette augmentation des tarifs ! Selon l’étude en question, un couple sexagénaire en France débourse en moyenne 250 € mensuellement pour avoir une couverture santé complète…
260 € par mois : le lourd tribut des seniors corses pour leur santé
Le constat de l’étude dont nous vous parlions est sans appel : « la hausse est vertigineuse et grève sérieusement les finances familiales ». Pour un couple de personnes âgées, l’impact financier est colossal, s’élevant à une somme annuelle pouvant atteindre les 3 000 €. Et le bilan ne s’arrête pas là. La cotisation a grimpé de 4,20 % en 2023 comparé à l’année précédente. Si l’on dresse un classement, la capitale française, Paris, trône au sommet avec une cotisation de 285 € par mois, talonnée par les Hauts-de-Seine et les Alpes-Maritimes. Mais de l’avis de MMJ, la Corse n’est pas en reste avec un tarif mensuel de 260 €.
L’écart tarifaire entre régions trouve ses racines dans la consommation des soins et la densité des spécialistes dans une zone spécifique. Les habitudes de consommation en matière de santé varient, ce qui engendre des différenciations notables en termes de coûts. Toujours selon la même étude, les zones longeant la côte atlantique offrent des tarifs avantageux. La raison ? Une moindre densité de spécialistes et des listes d’attente qui découragent la demande. Par contre, la Méditerranée, la région parisienne et la Corse affichent des tarifs en nette hausse. Ces régions sont marquées par une fréquence élevée de dépassements d’honoraires et une population plus âgée, requérant davantage de soins spécialisés, facteurs qui influent sur la cotisation.
Par ailleurs, si une région affiche une consommation accrue en termes de soins, cela entraîne davantage de dépenses pour les mutuelles, qui reportent ces coûts sur leurs clients. La démographie joue également : une population vieillissante implique des coûts supplémentaires. Pour la Corse, l’équation est complexe, avec une population vieillissante, une offre de soins limitée et la nécessité, pour de nombreux actes spécialisés, de se rendre sur le continent.
Hausse significative de la complémentaire santé en 2024
Les temps sont durs, et ils risquent de le devenir encore plus… En effet, les perspectives pour l’année à venir sont loin d’être réjouissantes, avec une augmentation estimée entre 9 et 11 % pour la complémentaire santé individuelle. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette envolée des prix ? La réponse se trouve en partie dans la mise en application du 100 % santé, initiative phare du premier mandat d’Emmanuel Macron. Opérationnelle depuis le début de l’année 2021, cette réforme avait pour ambition de faciliter l’accès à certains soins essentiels, notamment dans le domaine de l’optique, de la dentaire et de l’audition. Le financement était censé être porté par une combinaison des mutuelles, des assureurs et des institutions de prévoyance.
Toutefois, les prévisions initiales n’ont pas tenu la route, car il était prévu que les dépenses dans les domaines de l’optique seraient équilibrées par des économies dans les domaines dentaire et auditif. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé… Conséquence ? Les organismes complémentaires se trouvent dans l’obligation d’ajuster leurs tarifs pour couvrir les dépenses imprévues.